29 janvier 2015

Kiss


BB & AD
Sam Lévin, 1958

23 janvier 2015

Fresh


Some glorious things are simple things. People drive for miles to see a mountain. Others make trips to pull over and look at an acre of wild flowers. I can still have my breath taken away by a sunset. And certain words in certain patterns speak to your soul. Let's not complicate things. Let's not look for the summing up of things. Let's just feel the thing and honor it. Marilyn [Monroe] was a field of wild flowers, a gamboling puppy in the back yard, a pink sunset in June. She was glorious, and we had to look. Is that talent? I don't care. It was magical. And then it was gone. Is there a moral? Yes. Everything ends.

Telephone Interview with Marlon Brando
Conducted by James Grissom in 1990
From the blog "Follies of God"

20 janvier 2015

Needles and pins


Une des plus chouette chanson des Sixties, écrite par Jack Nitzsche et Sonny Bono et créée par la formidable Jackie DeShannon en 1963. Ici, à la TV en 1966. I saw him today, I saw his face, it was a face I loved... The best of pop. The best of times.

1 janvier 2015

Films vus par moi(s) : janvier 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Don't look now / Ne vous retournez pas (Nicolas Roeg, 1973) ***
Venise l'hiver dégage un sentiment de mélancolie morbide qui sert bien l'histoire de ce couple (Julie Christie et Donald Sutherland) dignement terrassé par la mort accidentelle de leur petite fille. Plein de signes visuels et sonores qui évoquent la désorientation des personnages, le film est une belle métaphore sur les deux voies possibles du deuil. La célèbre scène d'amour est magnifique et les deux vieilles soeurs inoubliables. BR UK

The hunter / Le chasseur (Daniel Nettheim, 2011) **
Willem Dafoe, émacié et regard tourmenté, est envoyé par un groupe biotechnologique en quête d'un thylacine (tigre de Tasmanie, l'espèce a disparu en 1936) survivant. Il débarque dans une région forestière sauvage. Un bon film qui hybride aventure et mélancolie, tourné dans les splendides paysages tasmaniens. Il y a peu de dialogues, tout est dans l'atmosphère d'inquiétude. La fin se prend les pieds dans le tapis, c'est dommage. BR Allem

Saint Laurent (Bertrand Bonello, 2014) **
Une version fragmentée et alternative du parcours mental d'Yves Saint Laurent, axée sur sa fragilité autodestructrice. Le début est meilleur que la fin, qui s'éparpille sans réelle direction. Rien à dire sur les prestations des acteurs, tous très bons (avec mention à Helmut Berger) et sur la mise en scène de chacune des séquences mais le film est trop désincarné et l'émotion tenue à distance pour être plus qu'un intéressant exercice de style. BR Fr

The killers / Les tueurs (Robert Siodmak, 1946) *
Après une longue première séquence nocturne formidable de tension dans un dinner désert, le film s'enfonce dans une enquête trop bavarde et péniblement alambiquée dans sa construction à base de multiples flashbacks. Certains moments de mise en scène sont excellents (tout le début, le hold up) et la photo semble définir ce qu'est celle d'un Film Noir. Burt Lancaster fait ses débuts et Ava Gardner est d'une beauté renversante. BR Fr

Making of a male model / Mannequin sur mesure (Irving J. Moore, 1983) **
L'agent Joan Collins déniche un cowboy dans le Nevada et le fait monter à New York pour le lancer dans le mannequinat. Hormis la rareté du thème (les modèles hommes), ce sympa et très camp téléfilm vaut surtout par la présence de l'acteur culte et canon (et presque toujours torse nu) Jon-Erik Hexum, avant qu'il se fasse accidentellement sauter la cervelle sur un tournage en 1984. C'est une des seules occasions de le revoir. So Eighties. DVD Z1 US 

Quai d'Orsay (Bertrand Tavernier, 2013) *
Cette comédie sur les coulisses du pouvoir autour d'un Ministre des Affaires Etrangères en 2002 (Thierry Lhermitte, égal à lui-même en serviteur d'Etat peu concentré et colérique) est sans doute bien plus excitante et drôle pour ceux qui en connaissent déjà le microcosme. J'ai pour ma part été déçu par un scénario sans surprise basé sur la satire descriptive. Niels Arestrup est comme toujours le meilleur, ici en conseiller désabusé mais fidèle. BR Fr  

L'eclisse / L'éclipse (Michelangelo Antonioni, 1962) ***
D'abord Monica Vitti et Alain Delon, solaires et souvent filmés en contre-plongée, beaux comme des demi-dieux. Puis la composition des images et des plans, d'une audacieuse assurance. Il y a aussi la frénésie autour de la corbeille de la Bourse et la surprenante séquence finale, où l'angoisse sourd comme d'un film fantastique ou de SF apocalyptique. On imagine le choc et l'exaspération à l'époque. Un chef-d'oeuvre de l'Existentialisme. BR US

Friends with benefits / Sexe entre amis (Will Gluck, 2011) *
D'une rencontre professionnelle, Mila Kunis et Justin Timberlake décident de devenir fuckbuddies. A peine le début commencé qu'on voit venir la résolution et la construction du scénario a tout de l'exercice balisé alors on s'ennuie malgré un bon casting et les décors de New York et de Los Angeles (la principale qualité du film est de donner l'envie d'aller y refaire un tour). Bref, une romcom de série qui en vaut d'autres, ni plus, ni moins. BR Fr

Torch song / La madone gitane (Charles Walters, 1953) **
Seuls les fans de Joan Crawford peuvent avaler ce mélomusical sur une gloire de Broadway caractérielle sur le retour qui tombe peu à peu amoureuse de son pianiste aveugle. Le scénario prévisible n'est pas le point : seul compte le show de Crawford en control freak avec tenues, jambes et répliques extravagantes. Clou du spectacle, le numéro "Two faced woman", inexplicablement joué en en blackface et sommet absolu de camp. DVZ Z1 US

Tomboy (Céline Sciamma, 2011) ***
Récemment arrivée en banlieue parisienne, Laure, une préado, s'habille en garçon et se présente comme Michaël à ses nouveaux copains de jeu. Un film très pur sur l'enfance et l'identité, écrit et mis en scène avec justesse et tendresse et porté par les excellentes interprétations des petites Zoé Héran et Malonn Lévana. Le plus remarquable est l'assurance avec laquelle l'histoire est traitée sans vouloir nous assommer d'un message. BR Allem

East of Eden / A l'est d'Eden (Elia Kazan, 1955) **
Le scénario condensé du roman de Steinbeck a un peu de la pesanteur des films de prestige mais Kazan en extrait de splendides moments et images en Cinémascope et WarnerColor. Peu importe au final : James Dean, qui est de presque toutes les scènes, irradie de sa présence physique et de son jeu instinctif et on n'a d'yeux que pour lui. Derrière la légende, ce film nous rappelle qu'il y avait aussi un jeune acteur génial d'une intrigante nouveauté. BR Fr    

Byzantium (Neil Jordan, 2012) 0
Une nième histoire de vampires, ici jeunes deux anglaises, l'une extravertie et l'autre mélancolique qui se posent dans une station balnéaire dans la froidure de l'hiver. Gemma Arterton et Saoirse Ronan font ce qu'elles peuvent pour surclasser l'anémie du scénario et l'artifice vulgaire des décors et de la mise en scène, hélas. J'ai fast forwardé à partir de 45' et le reste m'a fait la même impression : revoir "Les lèvres rouges" (Harry Kümel, 1971). BR Allem  

Deux jours, une nuit (Jean-Pierre & Luc Dardenne, 2014) ***
Porté par l'interprétation magistrale de Marion Cotillard à qui d'excellents seconds rôles pas connus donnent la réplique, un très beau film sur l'honneur et la dignité face à l'humiliation économique et sociale. L'histoire de cette jeune femme qui fait un courageux porte à porte pour obtenir un vote de ses collègues en sa faveur émeut sincèrement. La litanie des séquences de visites engendre juste un effet un poil répétitif. Avec une fin sublime. BR Fr 

Citadel (Ciaran Foy, 2012) *
Un petit film d'horreur psychologique dans lequel un jeune père de famille dont la femme a été tuée par une bande de gamins à capuche doit affronter ses phobies dans le quartier décrépit d'une banlieue déserte. Le thème de la phobie et de la déliquescence sociale sont intéressants et l'atmosphère glauque du quartier pourri est bien captée. Le reste (le prêtre désabusé, les zombies en survet, l'enfant guide aveugle...) n'est pas au niveau. BR Allem 

Poklosie / Aftermath (Wladyslaw Pasikowski, 2012) **
En 2001 dans la Pologne rurale, deux frères découvrent un épisode sordide de l'histoire de leur village pendant la guerre. Un film à message inspiré d'un fait réel, qui causa des remous dans le pays à sa sortie, sur la responsabilité des polonais dans la spoliation des terres qui appartenaient aux juifs exterminés. La narration n'est pas tout le temps subtile mais le propos accusateur est ferme et le but cathartique est atteint. Du cinéma activiste. BR US    

Days of Heaven / Les moissons du Ciel (Terrence Malick, 1978) ***
Le sentiment de la Nature, de la lumière et des saisons des plaines agricoles de l'Amérique, le pictorialisme des cadres et le regard impressionniste sur les heures et gestes du quotidien, unis à la simplicité tragique de l'histoire font de ce film qui n'a pas pris une ride le sommet de l'oeuvre de Malick, avant son effondrement dans le maniérisme depuis "The New World". Splendide casting aussi, notamment la jeune narratrice Linda Manz. BR US

Les combattants (Thomas Cailley, 2014) *
Dans les Landes, la rencontre d'un garçon pas très à l'aise et d'une fille obsédée par les stages de survie. On se demande pendant la première moitié de ce film qui hurle son originalité où il veut aller pour comprendre que c'est nulle part au cours de la seconde. Il y a pourtant de bien belles images et l'acteur Kévin Azaïs est une révélation. Adèle Haenel, elle, n'est pas terrible du tout, sans doute la faute à un personnage mal écrit. Vraiment bof. BR Fr

The freshman / Vive le sport ! (Fred Newmeyer & Sam Taylor, 1925) ***
Harold Lloyd fait tout ce qu'il peut pour être populaire à son arrivée à la fac mais ne cesse de s'humilier jusqu'au jour d'un match de foot. Cette comédie sociale et romantique (une jeune fille le suit des yeux pendant tout le film) fait preuve d'un dynamisme contagieux, porté par une mise en scène efficace et le physique et le jeu attractifs de Lloyd. Les gags nombreux sont plus discrets que burlesques. Un film frais comme le personnage de son titre. BR US

Black coal (Diao Yinan, 2014) *
Avec ses scènes de nuit et de néon sous la neige dans une ville de province industrielle chinoise, un film qui bénéficie d'une image splendide et de belles idées de mise en scène. Mais son histoire d'enquête sur des morceaux de cadavre éparpillés n'a pas la tension pour soutenir l'intérêt et on s'ennuie vite de cette tristesse mélancolique un peu trop fabriquée qui infuse l'ensemble. Au cinéma, une atmosphère et de bons acteurs ne suffisent pas. BR Fr  

Gerontophilia (Bruce LaBruce, 2013) *
Sans la rareté de son sujet doublement tabou (un jeune homme est attiré sexuellement par un vieux monsieur) et la joliesse de l'acteur principal (le jeune québécois Pier-Gabriel Lajoie), le film serait une bluette insipide lointainement héritée d'Harold et Maud. Pour le reste, rien n'est développé des personnages ni des situations et le style provocant de Bruce LaBruce n'est qu'un lointain souvenir. Comme un marteau sans enclume. DVD Z2 Fr

Savage messiah / Le messie sauvage (Ken Russell, 1972) ***
Les quatre dernières années de la courte vie et carrière du sculpteur moderniste Henri Gaudier-Brzeska (1891-1915) et sa relation complexe avec Sophie Brezka, une poétesse deux fois plus âgée que lui. Si on accepte le jeu à la limite de l'hystérie des acteurs et la totale liberté artistique, on peut se laisser emporter par la fougue toute russellienne de ce film biographique qui exalte l'audace et l'élan vital. Un Ken Russell pas si mineur que ça. DVD Z1 US  

Le clair de terre (Guy Gilles, 1970) **
Un jeune parisien (le fidèle Patrick Jouané) qui vit dans le Marais part en Tunisie sur les traces de son passé. Un film fortement autobiographique (la Tunisie remplaçant l'Algérie), tout en touches délicates, impressionnistes où le montage et la musique entretiennent une lancinante mélancolie sur le vertige du Temps qui fuit (le sujet de l'oeuvre globale du réalisateur). Edwige Feuillère et Annie Girardot y font des apparitions admirables. DVD Z2 Fr

Possessed / La possédée (Curtis Bernhardt, 1947) ***
Joan Crawford est de toutes les scènes de ce qui est sans doute l'un des premiers films hollywoodiens à traiter frontalement de la schizophrénie. Le sujet est habillé des aspects du mélodrame, du gothique et du film noir (autour d'une histoire de passion déçue avec Van Heflin, excellent comme toujours) mais la fin montre que c'est le message qui prévaut. La mise en scène assure de la première à la dernière scène, formidables. BR US

Valahol Eoropaban / Quelque part en Europe (Geza von Radvanyi, 1947) *
En 1944 dans la plaine du Danube, une bande d'enfants vivant de chapardage et traquée par les habitants se réfugie dans le château en ruines d'un vieux musicien. Sur un thème récurrent du cinéma de l'après-guerre (le sort des orphelins), un film hongrois dont le début, réaliste et émouvant, commence bien pour plonger ensuite dans le mélo communiste (Marseillaise et air soviétique inclus). L'activisme honorable du propos en est dilué. DVD Z2 Fr

Ali Baba and the Forty Thieves / Ali Baba et les Quarante Voleurs (Arthur Lubin, 1944) **
Jon Hall est Ali Baba et l'incomparable Maria Montez la princesse de Bagdad dans cette libre adaptation en Technicolor Kalmus du conte des Mille et Une Nuits. Le film, très sympathique, a le rythme et le look d'un livre d'illustrations avec ses matte paintings, ses back projections et ses personnages stéréotypés et hauts en couleurs. Du pur cinéma de divertissement camp et d'époque porté par un très beau score arabisant d'Edward Ward. BR UK