30 juin 2009

Heroes of mine : Cass


Cass Elliot (1941-1974)

29 juin 2009

Wings (William Wellman, 1927)

Wings s’est fait sa place dans la mémoire collective pour avoir remporté en 1929 le tout premier Oscar du Meilleur Film décerné par l’Academy, coiffant au poteau des chefs-d’oeuvre muets tels que Sunrise (L’Aurore) de Murnau, The Crowd (La Foule) de Vidor et Seventh Heaven (L'Heure Suprême) de Borzage. C’est un peu plus compliqué que ça : si Wings a remporté l’Oscar de la Meilleure « Production », L’Aurore a eu celui de la Meilleure « Production Originale et Artistique » (la seule fois que ce prix a été couru). L’Oscar du Meilleur Film n’existait pas encore. Comme le prix de L’Aurore a été remis avant celui de Wings lors de la cérémonie, on pense que c’est Wings qui fut le grand triomphateur de la soirée. Mais la récompense était double et Wings et L'Aurore étaient, en fait, ex-aequos. Il faut donc considérer que, rapportés à une cérémonie d’aujourd’hui, Wings et L’Aurore auraient été les deux premiers films (ex-aequos) à recevoir l’Oscar du Meilleur Film. Bref…

L’Aurore est souvent placé, et à juste titre, dans la tiercé de tête des meilleurs films de tous les temps. C’est un film sublime qui n’a pas pris une ride et qui continue à prouver le génie universel de Murnau. C’est un des mes films de chevet et chaque fois que je le revois, je découvre quelque nouvelle merveille. Je n’avais jamais vu Wings jusqu’il y a quelques semaines, n’en ayant jamais eu l’occasion. Sa découverte a été une véritable révélation et Wings figure aujourd’hui parmi la liste de mes films muets préférés.

1917 dans une petite ville du Midwest. Jack (Buddy Rogers) est un mécanicien passionné de voitures dont est amoureuse Mary (Clara Bow), sa pimpante voisine. Mais Jack aime secrètement la discrète Sylvia (Jobyna Ralston) qui, elle, n’a d’yeux que pour David (Richard Arlen), le fils d’une riche famille bourgeoise. Les deux jeunes hommes s’ignorent. Dès l’entrée en guerre des Etats-Unis, Jack et David s’engagent dans l’aviation et sont envoyés en France combattre les allemands. Ils deviennent des compagnons d’escadrille et, malgré leurs différences sociales, des amis inséparables. Mary s’engage dans l’Infirmerie aux Armées et rejoint elle aussi la France avec l’idée d’y retrouver Jack…

Buddy Rogers est Jack Powell.

Wings est donc, sur le papier, un mélodrame qui se passe en temps de guerre. Tous les éléments du genre y sont, développés sur les 2h20 de sa durée : l’insousciance défaite, les amours contrariées, les coups du destin. Mais le film une fois vu, ce ne sont pas les chassés-croisés amoureux qui restent en mémoire (les premières décennies du cinéma américain ont eu leur lot d’histoires sur le même modèle), mais l’ampleur des séquences de batailles, quelques beaux effets de mise-en-scène, le jeu des acteurs et aussi, pour qui aime lire entre les lignes, la possibilité inattendue d'interprétation queer des rapports entre les deux personnages masculins principaux.

Wings a été produit par la Paramount en 1927 pour capitaliser sur le triomphe d’un précédent film de guerre : le formidable The Big Parade (La Grande Parade) de King Vidor, sorti en 1925, avec lequel Wings possède plus d’un point commun, notamment la recréation dans les environs de Hollywood des batailles dans la campagne française et les splendides tracking-shots. Mais alors que The Big Parade se passait dans l’infanterie, Wings se passe dans l’aviation. Le réalisateur de Wings, William Wellman (1896-1975), savait de quoi il parlait puisqu’il avait lui-même été pilote dans l’Escadrille Lafayette et instructeur de vol avant de commencer sa carrière au cinéma en 1920. Le réalisme impressionnant des séquences d’entraînement des futurs pilotes et des combats aériens de Wings est sans nul doute du à la connaissance intime que Wellman avait du milieu de l’aviation de guerre. Pour le spectateur d’aujourd’hui, l’ampleur des séquences de combats terrestres impliquant des centaines de figurants (avec destruction complète d’un village dans l’une d’entre elles) et l’audace virevoltante des séquences aériennes pour lequelles Wellman embarqua des caméras à bord des avions restent fascinantes, plus de quatre-vingts ans après la réalisation du film. La scène de l’attaque d’un dirigeable en vol par des avions-mitrailleurs, notamment, est un grand moment du cinéma d’action qui stupéfie par sa virtuosité formelle : le spectateur est comme emporté sur des montagnes russes aériennes.

Cette mise en scène inventive se retrouve dans plusieurs autres séquences de Wings : je pense surtout à une scène-clé qui se passe aux Folies-Bergères à Paris (restituées en studio) pendant une permission des deux héros, lorsqu’un long traveling horizontal survole une succession de tables en passant au milieu des couples de clients qui y sont assis. C’est sans doute le plus beau moment cinématographique – et le plus célèbre aussi - de ce film qui en compte beaucoup. L’effet de style est presque totalement gratuit sur le plan narratif mais fonctionne à merveille sur le plan formel : Wellman et ses équipes veulent montrer qu’ils peuvent le faire et ils le font. Juste après, une scène d’ivresse dans le même lieu donne au réalisateur l’occasion d’expérimenter un effet d’animation : des bulles de champagne, dessinées sur la pellicule, sortent des verres et s’élèvent avant d’éclater en l’air comme des bulles de savon. C’est créatif et amusant, un peu comme les lettres qui s’affaissent et se noient dans un des cartons de L’Aurore de Murnau.

Une autre surprise de Wings est la modernité du jeu des deux acteurs principaux. Charles « Buddy » Rogers (1904-1999) et Richard Arlen (1900-1976), deux séduisants jeunes acteurs - dans leur vingtaine lors du tournage - qui avaient juste commencé leurs carrières devant les caméras, font preuve d’un naturel qu’on ne retrouve que dans les très grands films de l’époque (L’Aurore toujours, La Foule encore…). L’immédiate empathie que l’on éprouve pour leurs deux personnages vient en grande partie de l’absence totale d’affectation de leur jeu. On ne peut en dire autant pour Clara Bow (1905-1965), la star du film et l’une des actrices préférées de l’Amérique des Années Vingt. Le film a d’abord été écrit pour elle et c’est elle qui devait attirer les spectateurs dans les salles obscures. Quelque sympathique et séduisante qu’elle ait été dans d’autres films du muet comme It (1927), tourné juste avant Wings et où elle venait de triompher, son jeu tout en yeux ronds et gestuelle saccadée (surtout dans la première partie du film), détonne par rapport à celui de ses partenaires. Le jeu de Clara Bow, qui tire un peu du côté de la pantomime, me semble être, et ça fait mal de le dire, le seul point faible du film. Quant au quatrième personnage de Wings, Sylvia, il est si peu écrit que la pauvre Jobyna Ralston est oubliée aussitôt le film terminé, si ce n’est pendant. Wings est donc avant tout un film d’hommes. Si le sujet pouvait le laisser prévoir (un film de guerre étant très rarement un film de femmes), le produit fini le confirme sans état d’âme et paradoxalement, Clara Bow, sur le nom de laquelle lequel le film avait été monté, est reléguée au second plan, en quasi figuration. Elle laisse toute la place à Buddy Rogers et Richard Arlen, dont l’écriture ambigüe des personnages est l’une des grandes suprises de Wings.

Un jeu de regards qui en dit plus que de longs discours.

Dans son livre fondateur sur l’étude de l’homosexualité dans le cinéma hollywoodien, "The Celluloïd Closet" (1981), Vito Russo cite une scène de Wings comme indice d’une lecture alternative, homoérotique, des rapports entre Jack et David. La scène, en effet, est surprenante : à la toute fin du film, David, mortellement blessé au combat, est veillé dans une infirmerie de fortune par son copain Jack qui l’embrasse rapidement mais tendrement sur la bouche. Le premier baiser entre d’homme à homme de l’histoire du cinéma éclaire-t-il tout ce qui a précédé d’une lumière différente ? Oui et non.

On sait bien qu’entre la création d’une œuvre par un artiste et son interprétation par ses spectateurs et exégètes, les possibilités de déviations sont nombreuses. Et c’est pourquoi, OUI, Wings peut être lu sous un angle très différent de celui sous lequel il a sans doute été imaginé il y a quatre-vingts ans. De nombreux indices, en plus de celui relevé par Vito Russo, peuvent nous mettre la puce à l’oreille.

Il y a d’abord cette longue scène du début du film, quand Clara Bow tente vainement de séduire Buddy Rogers. Rogers est en train de réparer une voiture et ne semble absolument pas sensible aux minauderies de Bow. C’en est même embarrassant pour le personnage qu’incarne l’actrice : la « It Girl » ignorée par le mécanicien, c’est culotté ! Rogers semble plus attiré par Jobyna Ralston, mais pour le statut social plus que pour le charme de la jeune femme. En fait, il ne semble vraiment s’intéresser ni à l’une, ni à l’autre. Ralston, elle, fait les yeux doux à Richard Arlen qui semble plus préocuppé par sa future carrière d’avocat. Pour faire simple, le début du film raconte les tentatives de séduction par deux jeunes femmes de deux jeunes hommes qui n’en ont, de toute évidence, pas grand-chose à faire.

La partie suivante du film, qui met en présence les deux garçons au moment de leur incorporation dans l’aviation et de leur entraînement, semble les réveiller à l’émotion et au sentiment du désir. Innocemment ou non, la caméra de Wellman s’attarde d’ailleurs beaucoup sur les corps des jeunes recrues en shorts et maillots de corps. Dans une scène de visite médicale, on aperçoit même au loin, des soldats entièrement nus qui ne cachent rien de leurs arrières. La charge homoérotique de cette partie du film est indéniable. Cerise sur le gâteau, la brève apparition d’un Gary Cooper de 26 ans en sergent qui partage la tente des deux aviateurs – avant de mourir dans un accident – bénéficie elle-aussi d’une étonnante puissance de séduction : assis sur leurs lits, ils discutent tous les trois un moment puis Cooper se lève pour partir vers son tragique destin. Avant de quitter le film, il se retourne au seuil de la tente et la caméra capture en gros plan le visage parfait aux yeux azur de Cooper dans l’esquisse d’un sourire ravageur. Cette toute petite scène de quelques secondes fut à l’origine de la formidable carrière de l’acteur : le service courrier de la Paramount fut submergé de lettres de spectatrices (et de quelques spectateurs sans doute) de Wings qui exigeaient de revoir rapidement le magnifique inconnu, même si Cooper avait déjà joué une fois au cinéma, dans The Winning of Barbara Worth de King Vidor en 1926 (dans un premier rôle). Après encore quelques petits rôles, la carrière de Gary Cooper allait s’envoler vers les sommets que l’on sait trois ans plus tard avec Morocco de von Sternberg.

Buddy Rogers, Richard Arlen et Gary Cooper dans la scène de la tente.

Toute la section du film qui se passe en France, sur terre comme dans les airs, est typiquement le domaine des hommes : après tout, on s’y bat contre les boches et l’action guerrière prend le pas sur les scènes intimistes. C’est seulement dans la scène des Folies-Bergère que les femmes font leur réapparition. Ce sont toutes des prostituées qui veulent profiter de la clientèle des soldats en permission. On notera que pendant ce seul moment du film où Jack semble séduit par des femmes et prêts à assumer un comportement hétérosexuel, il est totalement ivre (au point de ne pas reconnaître Mary, qui l'a retrouvé dans le cabaret). Le spectateur, à ce moment précis du film, est d’ailleurs conduit, par la subtile réalisation de Wellman, à s’inquiéter pour Jack qui paraît filer un mauvais coton et s’égarer vers sa perte dans les griffes des prostituées : on se prend à souhaiter son retour à la sobriété. La cuite passée, Jack repart à ses occupations militaires en ayant échappé aux filets des filles, croquées par Wellman comme des archétypes des femmes fatales et vénales. La scène des Folies-Bergère inclut aussi, dans le célèbre traveling mentionné plus haut, une table occupée par deux lesbiennes (dont l’une est habillée en homme) esquissant un geste de tendresse : sans doute une métaphore visuelle sur Paris et ses mœurs licencieuses. Cette scène des Folies-Bergère, où le héros est menacé par la séduction des prédatrices, est sans conteste la plus intrigante de Wings, une scène qu’on pourrait presque sous-titrer : « Des dangers de la boisson et des femmes ».

Et puis bien sûr, il y a cette fameuse scène de la fin du film, qui a été tant commentée : blessé lors d’un combat aérien, David se meurt sur un lit de fortune, veillé par son ami Jack. Quelques instants avant qu’il rende le dernier soupir, Jack s’approche de David et l’embrasse tendrement sur les lèvres. Baiser d’amour ? Baiser d’amitié ? Baiser d’adieu ? Sans doute les trois en même temps : à chaque spectateur d’interpréter le moment selon sa propre sensibilité et son propre désir. C’est en tous cas une très belle scène, qui peut faire reconsidérer l’ensemble de ce qui a précédé sous un autre éclairage. Pour ma part, il ne fait presque aucun doute que Jack montre ainsi à Daniel, tout en se libérant lui-même, le véritable sentiment qu’il lui porte. Inutile de dire que Mary et Sylvia, à ce moment là, ont déjà été totalement expulsées de l’histoire.

Richard Arlen est David Armstrong.

Et malgré tout cela, NON, Wings n’est certainement pas un film d’amour entre deux hommes. Parce que c’est le très hétéro William Wellman qui a fait le film et que ce réalisateur à poigne n’est pas vraiment connu pour ses sous-entendus gays dans ses films : le rapport de Jack et de David a été sans doute écrit comme un rapport d’amitié, de camaraderie d’un type habituel dans les microcosmes masculins tel que celui de l’aviation, notamment en période de guerre. L’Academy n’aurait jamais remis l’Oscar du meilleur film à un film qui, à l’époque, aurait pu passer un instant pour une histoire d’amour masculine (en 2006, Brokeback Moutain en a d’ailleurs encore fait les frais). Wings est avant tout un « buddies movie », un « film de potes » des Années Vingt qui décrit avec vraisemblance les liens forts qui se créent entre hommes dans des circonstances particulières. Le célèbre baiser final de Wings, en ce sens, n’est pas le signe d’un amour révélé mais celui de la détresse d’un soldat qui est en train de perdre son meilleur ami, une ode à l'amitié forgée en temps de guerre. C’est en tous cas la façon dont la plupart des critiques et historiens du cinéma ont analysé le film depuis sa sortie en 1927 et toute interprétation homoérotique de l’histoire reste pour la plupart de ses admirateurs un complet contresens basé sur un point de vue désespérément anachronique ou prosélyte.

A chacun de se faire son avis et honni soit qui mal y pense…

Pour tout cela, il faut voir ou revoir Wings, une des meilleures productions de la toute fin du muet, période bénie en termes de la qualité des films qui furent alors proposés au public. De l’action, de l’amour et une bonne part d’ambiguïté : Wings a amplement mérité son Oscar et, s’il n’arrive pas au niveau insurpassable de L’Aurore (il y a bien quelques longueurs ici et là), il reste encore aujourd’hui un spectacle exceptionnel et un film passionnant à plus d’un titre.

Comme tous les films muets, l’appréciation de Wings par le spectateur qui le découvre aujourd'hui repose en partie sur la qualité de la musique qui l’accompagne. Grâce à une amie passionnée par le cinéma du muet et de la Golden Era de Hollywood (merci, Christine !), j’ai pu le découvrir avec la splendide partition de Carl Davis, le maître actuel de l’art de l’accompagnement musical des films muets. Loin des partitions électroniques ou atonales qui polluent le plus souvent les créations modernes pour le cinéma muet, sa composition symphonique à structure mélodique reprenant à l’occasion des thèmes classiques ou populaires est une véritable merveille qui pousse Wings vers ses sommets. C’est donc avec l’accompagnement de Carl Davis qu’il faut, dans la mesure du possible, voir Wings pour la première fois.

27 juin 2009

Liza de Montparnasse

Cet après-midi un peu après 14h, Liza Minnelli est venue dire quelques mots (très embrouillés et en franglais) et donner le top départ de la Marche des Fiertés - ex Gay Pride - sur la place du 18 juin 1940 à Montparnasse, Paris. Ca tombait bien, j'habite à 100 mètres. Je me suis approché du premier char, sur lequel elle est montée après être arrivée en voiture noire au milieu de la foule, et j'ai pris quelques photos dans la bousculade. Comme j'étais aux premières loges, j'ai pu, quelques secondes après avoir pris celle-ci, lui dire sur mes lèvres : "I love U". Elle m'a fait un clin d'œil et la parade a démarré sur la voix de sa mère qui chantait "Over the Rainbow". Liza, you made my day!

Ci-dessous, une des mes chansons préférées de Liza, la torch song "So sorry, I said", écrite pour elle par les Pet Shop Boys en 1988.

Joan Doll

Trouvé au hasard du Web, le travail de l'artiste pop Noel Cruz qui s'est spécialisé dans le repeint de Toner Dolls (célèbre marque américaine de poupées de collection) qu'il vend ensuite sur eBay, sans les aiguilles. Son chef-d'œuvre est, sans conteste et pour notre bonheur, cette poupée Joan Crawford. Chapeau !

PS : I want this doll for Christmas!

14 juin 2009

Heroes of mine : Gary


Gary Cooper (1901-1961)

13 juin 2009

Les Derniers Jours d'Emmanuel Kant (Philippe Collin, 1993)


Après Les Derniers Jours du Disco, il était temps de se pencher sur ceux d’Emmanuel Kant. On pourrait d’ailleurs trouver aux deux films, malgré leurs apparentes antipodes, bien des points communs sur leur sens si ce n’est leur forme. Le DVD, déniché quelque part il y a des siècles, traînait imperturbé sur mes étagères. Ce matin, au réveil, j’ai voulu voir ce film, poussé par je ne sais quelle pulsion synchronique. Bien m’en a pris : Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant est une œuvre rare et précieuse qui m’aura mis en joie pour la journée et peut-être même plus.

1804 à Königsberg, en Prusse (aujourd'hui Kaliningrad, en Russie occidentale). Le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804), entouré de son majordome, de quelques domestiques et de sa sœur, vit sa vieillesse dans sa maison qu’il n’a jamais quittée, selon l’hygiène de vie et les rituels obsessionnels qu’il s’était fixés des décennies plus tôt. Du matin au soir, les moments de chaque heure de ses journées sont les mêmes, immuables. Entre cafés et travaux profonds du matin, marches du midi, travaux légers de l’après-midi et dîners avec invités, les jours d’Emmanuel Kant s’écoulent au fil d’une organisation sans faille, d’une routine sacrée. Mais un jour, alors qu’un domestique à son service depuis trente ans est congédié et qu’il doit en embaucher un nouveau, les habitudes prises en viennent à se disloquer et la vie au naturel reprend ses droits sur le vieux philosophe qui entre dans sa "seconde enfance"…

Un petit film comme celui-là, d’une durée de 70’ et en noir et blanc, sur le crépuscule d’un philosophe génial des Lumières dont la vie, c’est bien le moins qu’on puisse dire, fut loin d’être trépidante, ne peut se permettre le relâchement ou l’approximation sous peine de figer le spectateur dans une somnolence dont il ne pourra revenir. C’est d’ailleurs cette crainte qui, sans doute, m’avait fait remettre sans cesse la vision du film depuis que j’avais le DVD. Et pourtant ! Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant, une fois qu’on est entré dans le rythme si particulier - et si juste - du film, est une merveille plastique et intellectuelle de tous les instants.

Le réalisateur, Philippe Collin, qui a aussi été critique de cinéma à Elle et documentariste, s’est visiblement inspiré des gravures de la fin du XVIIIe siècle pour la composition de ses plans et ses choix de photographie (le bonus du DVD est d’ailleurs un formidable documentaire qu’il a fait en 1983 sur Hogarth) : chaque image du film, qu’elle présente une action ou une pause, semble tout droit tirée d’un recueil de gravures des Lumières. Les contrastes lumineux du noir et blanc, amplifiés par l’opposition des scènes d’intérieur et d’extérieur, de jour et de nuit, de soleil et de bougies donnent une rare picturalité au film, parfaitement en accord avec son esprit et l’époque qu’il évoque. Il n’est évidemment pas innocent que la scène d’ouverture du film soit celle d’un portraitiste qui arrive chez Kant pour lui dessiner son profil. Le choix de quelques décors naturels (une vieille maison de maître, un coin de rue de faubourg, un chemin de campagne) qui n’ont sans doute pas bougé depuis deux siècles, créé un sentiment de vérité assez impressionnant. Ajoutez à cela le très beau travail sur les costumes et les accessoires (papiers, vaisselle, chandeliers…) et vous en venez parfois à vous demander, comme je l’ai fait moi-même, si vous êtes en train de regarder un film ou un documentaire. J’ai souvent pensé à la célèbre série télé de l’ORTF des années 60, La Caméra Explore le Temps, qui s’approchait elle-aussi de cette étonnante fusion entre fiction et vérité.

Les acteurs, menés par David Warrilow (1934-1995, ce film fut son dernier), un acteur de théâtre britannique qui est exceptionnel dans le rôle de Kant et dont le visage maquillé ressemble à s’y méprendre aux portraits conservés du philosophe, disent leur dialogues avec un mélange de réalisme et de théâtralité qui ne cesse de réjouir. Le positionnement des acteurs à l’image, lui aussi, obéit aux codes de représentation des gravures de la fin du XVIIIe siècle, et on repense ici forcément à Hogarth.

Et ces dialogues ! Le film est inspiré du fascinant texte de Thomas de Quincey, "Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant" (1827), qui raconte exactement ce que son titre indique. C'est un modèle d'adaptation d'un texte à l'écran. Tous les détails de la vie domestique routinière de Kant sont repris dans le film et en rythment le cours comme ils rythmaient les heures du maître. Quelques phrases que Kant avait l’habitude de dire, mentionnées par de Quincey, (« Ne plus s'abandonner aux paniques des ténèbres ! ») ponctuent le film et, pour théâtrales qu’elles soient, évoquent très bien l’esprit et les névroses du personnage. Les échanges entre Kant et son majordome sur le café, les répétitifs « Monsieur le Professeur, voici l’heure ! », les conversations entre amis à l’heure du dîner et les phrases échangées avec les domestiques et les voisins semblent à la fois tirés d’un recueil d’aphorismes savants et de propos de comptoir. La précision et la malice avec lesquelles David Warrilow les débite est un des grands plaisirs du film. Aucune prétention, aucune pose : Philippe Collin évite avec brio le piège infernal de ce type de projet, l’assommoir pédagogique (ce n'est pas dans ce film que vous trouverez une exégèse en images de "La Raison Pure" ou de "La Métaphysique des Moeurs"). Il impose l’humour et la poésie comme liant, transformant l’austère fin de vie de Kant en fable existentielle.

Car Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant est un film très drôle. Il faut voir la scène où un voisin de Kant, exalté par la proximité du célèbre philosophe, l’entreprend devant chez lui avec des réflexions hautement pédantesques. On n’est pas loin des Précieuses Ridicules. Ou encore cette remise à sa place d’un jeune invité trop sûr de lui grâce à l’énigme insoluble des « Sept ponts de Königsberg ». Il y a aussi cette scène de promenade du midi de Kant, grâce à laquelle toutes les personnes qu’il croise savent exactement l’heure qu’il est et se le font savoir les uns les autres, cette autre scène de conversation au sujet de Bonaparte et cette autre encore où Kant s’endort sur ses travaux et qu’une bougie met le feu à son bonnet de nuit... Mais par petites touches, l’humour fait place à l’émotion, alors que Kant entre dans le gâtisme en perdant peu à peu le contrôle auquel il était tant attaché : son corps le lâche (très belle scène quand il tombe lors d’une promenade et que deux jeunes femmes viennent le relever) ; quand son nouveau domestique, venant lui servir le café, se positionne à un endroit différent de celui où se mettait l’ancien ; quand le vieux philosophe dérègle volontairement ses horloges ; quand il monte au grenier pour s’approcher d’un nid ou quand il quitte son bureau pour aller s’asseoir au bord de la fenêtre et profiter des rayons du soleil sur son visage… L’addition de ces petites scènes, drôles ou mélancoliques, sont au centre de la réussite du film : elles en sont le cœur. Et rendent à Kant, ce penseur des penseurs, sa bouleversante humanité.

Passionnante réflexion sur les conflits insolubles entre les exigences de l’esprit et l’autorité du corps, sur le temps qui passe et la légende des grands personnages, Les Derniers Jours d’Emmanuel Kant, est un film trop méconnu qui, sous son apparente austérité, cache une formidable créativité qui ne peut qu’enthousiasmer ceux qui font l’effort de le découvrir. Beau, spirituel, drôle et émouvant, c’est une œuvre, dans son genre, sans défaut.

La toute dernière scène peut résumer l’esprit du film entier : Kant, seul, commence sa promenade du midi sur sa route habituelle. Soudain, il s’arrête à un embranchement, s’avise quelques instants et prend la voie de traverse. Après quelques pas sur son nouveau chemin qui s’enfonce dans le lointain, on le voit s’arrêter à l’arrière-plan, de dos. La composition de l’image fait que ses pieds semblent posés sur un socle, qui lui, est placé au tout premier plan. Pour un moment, la silhouette de Kant semble une statue immobile sur son socle, l’image universelle du "Grand Homme". Et puis, Kant reprend sa marche et la silhouette du petit vieillard quitte le socle pour s’enfoncer dans la nature. Sublime !

Le DVD édité par Les Films du Paradoxe est excellent.

"Je suis une provinciale, je n'ai pas lu Pascal" (Michèle Torr).

11 juin 2009

Les Derniers Jours du Disco (Whit Stillman, 1998)

Les Derniers Jours du Disco (The Last Days of Disco) : voilà un film que j’avais vu lors de sa sortie en salles en 1998 et dont mon seul souvenir était la déception qu’il avait provoquée. Il m’avait ennuyé, je n’en avais perçu ni l’intérêt ni le charme. Bien sûr, son illustration musicale, uniquement composée de tubes Disco, était assez énergique pour empêcher l’assoupissement mais dès le rideau tiré, The Last Days of Disco avait coulé dans la mare des films oubliés. L’autre jour, je suis tombé par hasard sur le DVD dans une solderie et l’envie m’a soudain pris de le revoir, pour Chloë Sevigny. Et cette fois, ça a été une révélation : dès le générique et la première scène sur "Doctor's Orders" de Carol Douglas (c'est la chanson qui a été reprise par Sheila sous le titre "C'est le Coeur" : "C'est le coeur, les ordres du docteur sont qu'il me faut tes bras, mon seul remède c'est toi...". Mais je m'éloigne déjà du sujet, là !) le film m’a totalement transporté, intrigué, amusé, ému. Plus de dix ans après, il est ressorti du marigot et s’est fait une belle place au soleil. Il fait partie de ces films qui, comme certaines personnes, s'apprécient mieux avec du recul.

« Début des années 80, Septembre ». Charlotte (Kate Beckinsale) et Alice (Chloë Sevigny) essayent d’entrer dans la dernière boîte à la mode de Manhattan, un théâtre reconverti en club Disco. Elles y parviennent, y retrouvent quelques collègues et y rencontrent deux garçons bien propres sur eux. Au cours des semaines qui suivront, elles vont apprendre à leurs dépens que les voies professionnelles et sentimentales qu’elles voyaient toutes tracées devant elles peuvent se dérober sous leurs escarpins : les Yuppies découvrent les réalités de la vie en dansant sur les derniers accords de Chic, Amii Stewart et Blondie…

Consacrer un film de 110’ à une bande de jeunes Yuppies new-yorkais dans la vingtaine dont aucun n’est franchement sympathique, entièrement absorbés qu’ils sont par leurs egos et leurs signes extérieurs de réussite, et pérorant à n’en plus finir sur tout ce qui tourne autour de leurs nombrils en sifflant des scotchs aux tables réservées d’un nightclub, c’est plutôt casse-gueule : le risque est d’insupporter le rat de cinémathèque qui, n’ayant aucune affinité avec les personnages à l’écran, pourrait en concevoir une poussée d’urticaire. C’est un peu ce qui m’était arrivé en 1998.

Ou alors, comme avec un bon vieux tube Disco, on fait fi de la misère de surface et on se laisse entraîner par la pulsation du rythme. Et là, ça commence vraiment à bouger. Whit Stillman, qui a produit, écrit et réalisé son film (est-ce pour leur rendre hommage en miroir que cet homme-orchestre a intégré autant de morceaux de Chic, ces autres control-freaks, dans sa B.O. ?), donne au verbiage de ses personnages une vitalité hors du commun : les dialogues de The Last Days of Disco sont brillants, ridicules, explosifs. Ils sont les paroles d’une chanson qui aurait pour mélodie les airs de certains des plus grands tubes de l’époque et comme ceux-là, ce sont des paroles de surface, pas de profondeur. Le liant est affaire de rythme. C’est ce que je n’avais pas compris il y a plus de dix ans, quand j’avais découvert le film. C’est ce qui m’a subjugué à sa redécouverte (sans compter qu'aujourd'hui je pourrais passer des heures à regarder des gens danser, alors qu'avant...).

Les quelques personnages sur lesquels le film s’arrête sont des pantins qui croient tenir en main leurs propres fils. Bien sûr et avant tout, il y a Charlotte (formidable Kate Beckinsale, où est passée sa carrière depuis ?), une petite brune qui bosse dans une maison d’édition mais « qui fera un jour de la télé ». Doté d’un ego démesuré (« On contrôle tout ! ») et d’une condescendance folle avec sa meilleure et seule amie qui est aussi son souffre-douleur (« C’est vrai, physiquement, je suis mieux que toi, mais t’es tellement sympa que tu devrais avoir plus de types que moi autour de toi »), c’est l’archétype de la « little brat », la petite peste qui mérite une gifle à chaque fois qu’elle ouvre la bouche – pour parler, j’entends.

Chloë Sevigny est Alice. La reine incontestée du cinéma indépendant US en était, en 1998, aux quasi-débuts de sa notoriété (elle s’était quand même fait remarquer dans Kids trois ans auparavant). C’est pour elle, et rien que pour elle, que j’ai voulu revoir The Last Days of Disco. Hier comme aujourd’hui, elle est toujours aussi parfaite. Son physique à la fois un peu ingrat et très sexy, en tous cas hors-normes, est idéalement adapté au rôle qu’elle interprète : celui d’une jeune lectrice dans une boîte d’édition qui, si elle travaille comme un chef, perd ses repères quand il s’agit de sa vie sociale et privée. Entraînée par sa copine Charlotte, elle goûte un peu à reculons au monde de la nuit et aux garçons et offre le seul contrepoint aux personnages de la petite bande : timide et gauche, elle essaye de les imiter mais sa personnalité insecure reprend toujours le dessus. Le « body language » de Chloë Sevigny, qui n’appartient qu’à elle, est l’un des trésors du film : il faut la voir se tordre dans tous les sens de mal à l’aise, esquisser un sourire sur une moue boudeuse, rentrer la tête dans les épaules, hésiter devant une tentation puis s’y laisser aller… Elle est formidable de justesse dans la maladresse et le couple improbable qu’elle forme avec Kate Beckinsale est un régal : quand elles sont toutes les deux à l’écran en même temps, le film fait des étincelles. Pour résumer, Chloë Sevigny, à elle-seule, justifie de voir le film.

Les garçons, eux, sont des passe-partout qui offrent les stéréotypes habituels du Yuppie des Eighties : bellâtres et vaniteux, énervants et ridicules. L’un est commercial dans la boîte d’édition, un autre juriste, un troisième trader… vous avez compris. Quelques-uns travaillent pour la discothèque, au management ou à la sécurité. Ils ne pensent qu’à leur plan de carrière et à sauter le plus de filles possible. Charlotte et Alice, étant, bien entendu, dans leur ligne de mire. Le temps d’une scène, Jennifer Beals (Flashdance, c’était elle) fait une apparition qui ancre le film dans son époque.

The Last Days of Disco pourrait sembler être, sur le papier, un Young Adult Movie (ou plutôt un Yuppie Movie). Et ce n’est pas faux. Mais par la grâce du script, des dialogues et de la réalisation de Whit Stillman, le film s’élève au-dessus de cela. La futilité creuse de tous ses personnages (Alice étant un peu à part) finit par être touchante : ces jeunes adultes sont en train de grandir dans un monde qui peut les broyer sans qu’ils s’en rendent compte. Il sont en costume-cravate ou en talons-aiguilles mais au fond, ils ont endossé des habits trop grands pour eux et restent des enfants sans boussole. Une des meilleures scènes du film est une longue élucubration de l’un des types sur la signification profonde du dessin animé de Disney, La Belle et le Clochard. C’est drôle, c’est triste aussi. Et puis, bien sûr, le titre du film et l’époque qu’il décrit ne sont pas innocents : The Last Days of Disco, situés sans doute entre 1980 et 1982, sonnent aussi le glas de l’insousciance. A la fin du film, les personnages ont presque tous été licenciés de leur boîte qui vient de fusionner avec une autre et se retrouvent à pointer au chômage. Ayant couché avec l’un de ses copains de club, la touchante Alice s’est choppé un herpès et une hépatite (« The 2 Hs »). Et le Sida, on s’en doute, tisse sa toile dans leur dos. Les jeunes Yuppies du film dansent sur un volcan au rythme des derniers tubes du Disco. Le film est bien évidemment, au-delà du portrait cynique et tendre d’une génération qui entre dans une zone de turbulences, une élégie. Dans l’une des dernières scènes du film, le blond juriste fraîchement débarqué se lance dans une tirade sur la mort et la future résurrection du Disco (un des grands moments d'ironie de ce film qui en compte tant) et le wagon de subway qui l’emmène avec Alice loin de Manhattan entre dans un tunnel obscur : la métaphore n’étant évidemment pas du tout celle de La Mort aux Trousses... La toute dernière scène, sur "Love Train" des O'Jays, est magnifique.


Je n’ai pas parlé de la photo du film, splendide. L’essentiel se passe la nuit, dans la boîte, les rues de Manhattan ou les appartements en colocation des Yuppies. Toutes les scènes dans la discothèque bénéficient de l’artifice des spots lumineux, des boules à facettes dans la pénombre et des tenues excentriques et colorées des clients. Quant à l’illustration musicale, elle est, par définition, une anthologie Disco. On aime on on n’aime pas mais il faut reconnaître qu’une scène de confidences sentimentales sur « Let’s All Chant » de Michael Zager Band, ça vaut son pesant de paillettes… L’ensemble représente, à ma connaissance, l’utilisation la plus judicieuse et cynique du Disco qu’on puisse imaginer. The Last Days of Disco n’est pas du tout, faut-il le préciser, une comédie musicale.

The Last Days of Disco forme, après Metropolitan (1990) et Barcelona (1994), le troisième volet de la « Yuppie Trilogy » de Whit Stillman. Je n’ai pas vu les deux premiers films (j’avais trop été refroidi par celui-là en 1998) mais ma récente réévaluation du troisième opus me donne maintenant fort envie de découvrir les deux autres. Comme quoi parfois, il faut essayer de revoir les films qu’on n’a pas aimés : la surprise peut être au rendez-vous. Et un navet peut se révéler, après plus de dix ans de Purgatoire, une sorte de chef-d’œuvre.

Pour le plaisir (Herbert Léonard n’ayant évidement rien à faire là-dedans), voici la tracklist de la bande-originale du film, avec en gras, les 17 titres figurant sur l’indispensable CD de la B.O. :

"Doctor's Orders" / Carol Douglas
"Let's All Chant" / Michael Zager Band
"He's the Greatest Dancer" / Sister Sledge
"Shame" / Evelyn King
"Le Freak" / Chic
"Everybody Dance" / Chic
"More, More, More (Pt. 1)" / Andrea True Connection
"The Love I Lost" / Harold Melvin & The Blue Notes
"The Tide Is High" / Blondie
"I'm Coming Out" / Diana Ross
"Knock on Wood" / Amii Stewart
"Got to Be Real" / Cheryl Lynn
"Hearts of Stone" / Norma Jean
"Minstrel and Queen" / The Techniques
"Opportunity" / The Jewels
"Here I Am" / The Chi-Lites
"The Oogum Boogum Song" / Brenton Wood
"Turn the Beat Around" / Vicki Sue Robinson
"Rockin' Chair" / Gwen McCrae
"Heart of Glass" / Blondie
"I Don't Know If It's Right" / Evelyn King
"Got to Have Loving" / Don Ray
"I Love the Nightlife (Disco 'Round)" / Alicia Bridges
"Everybody Loves Somebody" / Dean Martin
"Good Times" / Chic
"Carry Go Bring Come" / Justin Hines and The Dominoes
"Dolce Vita" / Ryan Paris
"Love Train" / The O'Jays
"Amazing Grace" / Kate Beckinsale

The Last Days of Disco est sorti en DVD Z2 en 2006 sous le titre Les Derniers Jours du Disco. Image non anamorphique et son très corrects. Sous-titres français optionnels. Mais attention : Criterion sort son édition en août 2009 ! Avis aux amateurs !

Ci-dessous, quelques images du film (mais sur une illustration musicale qui n'est pas l'originale même si elle fonctionne plutôt bien) :

4 juin 2009

Screen Test : Crawford pour Strait-Jacket

Screen Test de Joan Crawford pour Strait-Jacket (1964) de William Castle, réalisé le 11 juillet 1963.

1'48 : "Comment ranger sa veste quand on s'appelle Joan Crawford".
2'10 : "Comment retirer ses faux-cils".
D'autres grands moments : après chaque vue du clap indiquant "Lucy, age 29" (Joan Crawford avait exactement le double lors du tournage, soit 58 ans).
Et puis tout le reste...

A noter, dans les deux dernières séquences, un rare témoignage de l'occupation préférée de Crawford dans les tunnel d'attente des tournages : le tricotage. Elle a souvent dit que pendant sa carrière, elle avait eu le temps de tricoter une écharpe qui allait d'Hollywood à Anchorage.